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EDF veut continuer d’investir à l’étranger

Luc Rémont, le PDG du groupe EDF, évoque des besoins d’investissements à hauteur de 25 milliards d’euros par an dans les années à venir. L’électricien, qui a déjà fort à faire dans le pays, veut aussi poursuivre ses activités à l’étranger. Environ un cinquième de cette somme ira vers des projets à l’étranger, affirmait-il, en juillet 2023, auprès de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. A titre de comparaison, l’entreprise avait investi 16,4 milliards d’euros en 2022. Contactée, elle ne détaille pas la ventilation entre ses projets français et ceux hors des frontières.
De prime abord, la stratégie internationale peut sembler coûteuse. En janvier, EDF annonçait un nouveau contretemps pour les deux réacteurs nucléaires EPR en construction de Hinkley Point C, dans le sud de l’Angleterre. Après un premier béton en 2018, l’entrée en production est désormais prévue au mieux pour 2029, soit quatre ans plus tard que prévu. Qui dit nouveau retard, dit nouveau surcoût. Le coût de construction pour les deux unités est désormais évalué par l’entreprise dans « une fourchette entre 31 milliards et 34 milliards de livres sterling », selon la valeur de cette monnaie en 2015. Soit entre 38 milliards et 41,8 milliards d’euros pour le groupe français, principal contributeur devant le chinois CGN.
Pas de quoi rebuter EDF, qui exploite déjà neuf réacteurs au Royaume-Uni. A l’été 2022, l’entreprise a déjà obtenu un accord pour construire deux autres nouveaux réacteurs : elle partagera les frais du projet de Sizewell C avec le gouvernement britannique.
L’électricien prospecte aussi ailleurs en Europe, souhaitant tirer profit du regain d’intérêt autour de l’atome. En République tchèque, il est toujours en course dans un appel d’offres pour quatre nouveaux réacteurs nucléaires, en concurrence avec le sud-coréen KHNP. Comme cela a été confirmé le 31 janvier, le gouvernement tchèque a déjà écarté l’américain Westinghouse, qui, lui, avait été choisi en 2022 par la Pologne.
Finlande, Suède, Pays-Bas, Slovaquie, Slovénie, Italie : pour EDF, tous ces pays pourraient aussi donner lieu à de nouveaux projets, plus ou moins avancés. La société a également officialisé, en novembre 2023, à l’occasion du Salon mondial du nucléaire civil, des accords de coopération avec des partenaires canadiens et indiens. Après plus d’une décennie de négociations, elle attend toujours « une prochaine décision » de l’Inde sur le mégaprojet de Jaitapur.
Luc Rémont veut étoffer son carnet de commandes, comme pour stimuler une filière restée longtemps sans perspective. « Nous tablons sur une cadence accélérée de la capacité de construction des réacteurs de grande taille », déclarait-il, cité par l’AFP, fin 2023. Le dirigeant entend « monter progressivement » à au moins un réacteur par an. Une gageure, sachant que le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), en France, dure désormais depuis… plus de seize ans.
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